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15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 21:02

 


From: "Olivier FAVIER" <olivier_favier@hotmail.com>
Subject: Eté 2007 - Mont Aiguille
Date: Sat, 17 Mar 2007 17:49:23 +0100

 

 

Salut à tous,

 

Après une première ascension caillassée en mai 2005, une montée tardive et ventée en octobre 2005, une descente dans la neige et sous l'orage en mai 2006, un retour à la lueur des portables en octobre 2006, nous envisageons une nouvelle aventure au Mont Aiguille.

 

Quelques erreurs à éviter pour la prochaine fois :

 

- Pas partir trop tôt dans la saison

- Ne pas attaquer la voie très tôt (dur pour les lève tard) ou très tard (idéal pour finir de nuit)

 

- Sortir par des conditions orageuses

 

- Grimper le même jour que le CAF

 

- Faire des cordées de 6, dont 5 débutants

 

- Oublier le casque

 

- Manger une fondue savoyarde la veille

 

- ...

 

Afin d'innover un peu, et sans pour autant s'embarquer dans les galères précédentes qui font maintenant de beaux souvenirs, voici l'idée :

 

- Juillet 2007

 

- Départ de Grenoble le samedi en milieu de matinée, attaque de la voie vers 14h-16h,

 

- Bivouac au sommet

 

- Redescente le dimanche matin matin.

 

Bien sûr, cela nécessite une logistique plus lourde (duvet, éventuellement tapis de sol, fringues, réchaud, eau, bouffe, ...) et des conditions météos sûres (ne pas me faire confiance sur ce sujet ;) ). Mais en s'organisant un peu, cela peut être très très sympa.

 

Prévoyez donc de bloquer vos week-ends du 7-8 et 14-15 juillet 2007. Si vous êtes intéressés, faites moi signe !

 

Bon week end.

 

Fred & Oliv

 


 

Nous voila donc à ce fameux week end prévu de longue date. Beau temps annoncé, pas de risques d'orages, peu de vent prévu, les conditions sont idéales. Tout le monde ne pourra être présent, mais nous retrouvons cependant :

 

- Gaël et Didier, qui souhaitent retenter l'aventure après l'expérience d'octobre dernier. L'occasion pour eux de moins stresser et plus profiter

 

- Will et Aline : après avoir découvert l'usage d'une corde et d'un baudrier en 2005 sur cette même montagne, Will a bien pratiqué et se sent déjà prêt pour prendre la tête de cordée. Aline, elle, est en pleine forme après sa descente expresse de la Dent de Crolles en hélico. Une première pour elle nous prévoirons donc les sacs plastiques.

 

- Matt et Mumu, pour qui ce sera aussi une première. La présence d'un médecin nous rassure :)

 

- Luc, qui bosse avec Mumu,

 

- Fred et moi

 

Une petite pensée pour les absents avec qui nous avons déjà fait le sommet :

 

- Serge pour cause de blessure, et So pour cause d'heureux évènement à venir (et venu depuis, bienvenue au petit Antoine)

 

- Yannick et Marie, j'espère pas traumatisés par notre sortie épique sous la pluie

 

- Cédric - dit Chamois - et Benn avec un emploi du temps de ministre

 

- Cécile, en désistement de dernière minute

 

- Ben, préférant pendre la crémaillière... alors que pourtant nous partons dans l'après midi pour ne pas le réveiller tôt.

 

- Le frangin, peu motivé

 

- Et tous ceux qui n'ont pas pu venir

 

RDV à midi à Gières, pour un repas ensemble. Nous nous installons tant bien que mal dans l'appart exigu.

 

 

 

S'en suit le déballage du matos sur le parking, façon préparation d'expé : 9 baudriers, autant de casques et descendeurs, 4 cordes, quelques dizaines de dégaines, sangles, coinceurs, duvets, tapis de sol. Les voisins ont du halluciner. Vérification du matériel individuel et collectif. Ce serait dommage de s'apercevoir au pied de la paroi qu il nous manque une corde, au moment de dormir que nous avons oublié le sac de couchage, ou en haut des rappels que nous n'avons pas un descendeur par personne.

 

Le premier aperçu du Mont Aiguille, un peu avant Clelles, est toujours aussi impressionnant : la face Est doit être la plus haute, et surtout la plus finie. Puis, à Richardière, l'énorme face Sud s'impose.

Photo Mum

Etes vous sûr que c’est là haut que l'on grimpe, cela semble inaccessible. A chaque fois le même effet, alors que c'est ma 5° ascension : l'estomac qui se serre, le petit moment de doute. Nous empruntons ensuite la piste caillouteuse le plus haut possible.

 

Photo Gaël

Départ sous le soleil et nous arrivons une bonne heure plus tard au pied de la paroi. Encordement, révision des principes de base, et nous partons.

Photo Gaël

La paroi orientée Ouest est en plein soleil, quel bonheur !

 

 

Photo Mum

 

Les 3 cordées avancent de manière autonome :

 

-          Gaël et Didier me suivent

 

-          William est en tête de la seconde cordée, avec Aline et Fred (équipée de sacs plastiques)

 

-          Mat’, Mum’ et Luc ferment la marche.

 

 

Nous nous regroupons pour un casse croûte au milieu de l’ascension, mais il est déjà temps de repartir car le jour baisse. Le soleil est très agréable et la lumière idéale pour les photos.

 

 

Je presse un peu le pas. Une dernière vire, avec un passage en adhérence et à 4 pattes, pas facile pour tout le monde, surtout avec le sac à dos.

La dernière cheminée au soleil et nous sortons à plus de 20h30 au sommet. Je me décorde pour attendre les cordées suivantes, Gaël et Didier rejoignent le plateau. Will arrive peu après, corde « TRRRRRRRESSSSSSSS » tendue :

 

-          « Oliv, j’ai compris ce que corde tendue voulait dire aujourd’hui » .

 

-          « Genre, y’a un pas un peu plus dur devant, je me lance, et je suis bloqué parce que corde tendue ? »

 

-          « Oui, ou encore, je tiens à peine, avec 10 cm de mou je serai pépère, mais je suis corde tendue »

 

C’est vrai que parfois, vu la tension de la corde et son élasticité, valais mieux être solidement accroché aux prises !!

Photos Mum

 

La dernière cordée arrive au coucher du soleil, pendant ce temps les premiers se sont installés, entre 3 murets de pierre de 60 cm de haut. La tente pour les filles est montée, je l’ai bien sentie dans le dos lors de l’ascension.

 

Et là, probablement à cause de l’effort, du stress intense, de la soif, de la chaleur, de la peur, …, j’ai une hallucination :

 

 

 

 

 

 

Et non, je ne rêve pas : Sainte Croix du Mont 2004, Sainte Croix du Mont 1998, verres à pied et glacière Fauchon !! Puis vient le réchaud, la poêle, et … le fois gras frais dénervé la veille au soir par Maître Gaël !!

 

Le soleil se couche, le réchaud ronronne, le pain d’épice est coupé, la dégustation commence. Nous comparons les 2 millésimes, forts différents, mais qui sont tous deux en parfaite harmonie avec le foie gras poêlé sur pain d’épice. Mat’ sort ensuite le foie gras de la grand-mère, quel festin ! La suite sera plus raisonnable, mais quel souvenir.

Photo Mum

La nuit s’installe petit à petit, les étoiles s’illuminent les unes après les autres dans ce ciel clair et sans lune. 14 juillet oblige, les feux d’artifices explosent dans le Trièves : Mens, puis Clelles.

 

Malheureusement, à ce moment là, de façon subite et inattendue, s’est déroulé un événement en soi peu important, mais qui marquera à vie la réputation de celle que nous nommerons « Bi » : l’alcool aidant, et en l’absence du son des feux, « Bi », pleine d’enthousiasme, s’est lancée dans les bruitages des sons des fusées et des explosions. Au début, pas de problèmes particuliers :

 

-          Fizzzzzzzzzz BRRRRRRRRRR (oh la belle rouge)

 

-          Fizzzzz BRRRRRRRRRRRRR (une verte)

 

-          BRRRRRRRRRRR (oups, celle là a explosé avant même de décoller)

 

Puis vient le drame, le bouquet final. Mais, ne connaissant pas tout le public susceptible de lire ce blog, et pour ne pas choquer les esprits, nous tairons la suite. (Les présents, vous pouvez tout de même commenter !!

 

[…]

 

Il est tard, allons nous coucher. Aline et Bi sous tente, les 7 autres à la belle étoile

 

Version paradisiaque : Ciel étoilé, protégés par nos murets

 

Version réelle : à 7 sur 3m de terrain inégal, coincés entre les verres à pied et évitant de mettre le duvet sur les morceaux de foies gras tombés à terre, c’est déjà plus sport ! Et que dire de ce vent qui soufflera toute la nuit !

 

Le jour se lève, l'ambiance est magique.

Par contre, nous ne sommes pas tous très frais :

 

 

Petit déj (déjà le verre à pied pour Mum), nous tentons tant bien que mal de nous réveiller avant d’attaquer la descente où toute notre attention sera nécessaire. Donc, petite ballade sur le plateau en direction du sommet, et photos souvenirs.

 

 

Etant donné l’état de fraîcheur de tous, nous désescaladerons le premier passage assurés à une corde fixe. Le couloir de descente, pierreux et exposé, est abordé avec maintes précautions. Voila enfin le premier rappel, où nous passons sans encombre.

 

Courte remontée, et nous voilà à la plateforme du second rappel. Installation du premier brin de 100m, Mat se lance, et le voila en bas. Luc suit sans encombres. Nous installons donc le second brin, Gaël se porte volontaire pour descendre le premier. Au bout de quelques mètres, il s’aperçoit que la corde semble bloquée, mais décide de descendre pour voir plus bas.

 

 

 

 

 

Finalement le voilà bloqué au milieu du rappel, pas forcément très rassuré. Impossible de décoincer la corde. Que faire ? Nous ne le voyons pas et l’entendons mal. Il faut aller voir sur place et l’aider, à l’aide du second rappel. Seul Will et moi sommes suffisamment expérimentés pour y aller. Nous discutons rapidement des solutions envisageables. Si Will ne peut rien faire sur place, nous descendrons Gaël en moulinette sur le second brin.

 

Equipé de sangles et délesté de son sac, Will descend sur le second brin. 1 petite (mais très longue) heure plus tard, tous deux seront parvenus en bas. (Will, Gaël, j’attends vos impressions et explications).

 

Petit récit de la scène vécue en haut : je sais Gaël en sécurité grâce à son nœud autobloquant. Sa corde est en tension, il est donc pendu dessus, et semble plutôt bien réagir. Pas d’inquiétude à avoir pour lui, et je m’empresse de communiquer l’information à mes compagnons. Didier, lui, est assez anxieux.

 

 

Je teste régulièrement la tension sur les 2 cordes. Gaël est toujours pendu, tout va bien ; par contre, depuis plusieurs minutes, celle de William n’est plus tendue. Malgré toute la confiance que j’ai en lui – je sais qu’il ne prendra pas de risques –je suis préoccupé.

 

J’essaie tant bien que mal de ne pas le montrer. A mes cotés, l’inquiétude grandit sur le sort de Gaël, mais je les rassure, il ne craint absolument rien, lui ! Je me garde bien de dire que je suis plus soucieux quant aux acrobaties de Will.

 

Et là, Bi femelle, pleine de tact, entre en jeu (Bi, tu as le droit de réponse en commentaires)

 

-          T’es sûr que ça va Gaël, on l’entend plus ? (Didier vire du rose pâle au jaune pâle)

 

Grand moment de solitude, je tente un message par télépathie « STP tais toi, ne stress pas plus Didier et Aline ». Je ne suis pas sûr que cela ait marché …

 

Comment vais-je gérer la situation ? Heureusement peu de temps après, Gaël et Will sont sains et saufs en bas. Aline et Didier sont pressés de rejoindre leurs hommes respectifs !

 

Nous serons tous en bas du rappel 1h50 après que le premier soit descendu. Seul hic, Will ayant laissé son sac en haut, nous ne sommes plus que 2 pour redescendre 3 sacs. Mumu se charge du gros de Will, je prends les 2 autres. Pas de problèmes particuliers tant que les pieds touchent la paroi. Mais les 15 derniers mètres sont en fil d'araignée. Le poids des sacs à dos étant bien supérieur à celui de mes jambes, mes abdos "bétons" ne me permettent pas de rester droit. Je finirai donc le rappel les pieds au dessus de la tête, pendu dans mon baudard... J'ai déjà vécu plus agréable !

Nous serons à la voiture 1h plus tard, bien contents de cette épopée.

Cinquième ascension, probablement la plus belle, qui restera comme un des meilleurs souvenirs de montagne. Le bivouac permet d’éviter la foule et les chutes de pierre. A refaire dans quelques temps, pourquoi pas lors d’une pleine lune.

 

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8 juillet 2007 7 08 /07 /juillet /2007 21:23

Milieu de semaine, le temps pour le week end s'annonce beau. Manu, rencontré lors des formations CAF, me propose un week end en Vanoise, au dessus d'Aussois. Quelques coups de fils et échanges de mails, et l'affaire est bouclée. Je ne connais pas cette partie de la Vanoise : nous avions prévu de faire le Tour des Glaciers de la Vanoise au 15 août l'an dernier, mais avons préféré renoncé à cause de la neige à 2000m.

Manu et Alex montent vendredi après midi, afin de faire la Dent Parrachée le lendemain matin. Nous partirons le samedi de Grenoble avec Thomas et Seb, pour se retrouver en fin de matinée au refuge de la Fournache. Désireux de partir léger et tout confort, nous avons réservé notre place à Fournache, seul refuge encore libre en ce week end de vacances. Nos 4 compères bivouaquerons eux 200m plus haut, à proximité du refuge de la Dent Parrachée.

Départ du Plan d'Amont vers 10h40 et une petite heure plus tard nous arrivons au refuge, surplombé par la Dent Parrachée et ses 3697m.

Au fond, la Parrachée

Refuge de Fournache

Petite pause pour organiser la course du lendemain, et nous quittons Thomas et Seb pour une rando en direction de la Pointe de l'Observatoire. Ils feront la voie Tirelipompon au Grand Chatelard l'après midi, mais n'ayant pas grimpé depuis quelques mois, nous ne souhaitons pas nous engager en grande voie.

Nous traversons en direction de Fond d'Aussois, en admirant au passage la flore alpine.

Joubarbe

12h45, même si nous n'avons pas marché énormément, la pause casse dalle s'impose, sur un rocher à proximité du refuge du Fond d'Aussois. Nous y sommes tellement bien que nous y ferons une bonne sieste d'une heure. Nous repartons en douceur vers 14h30, en direction du Col d'Aussois. Parc de la Vanoise oblige, la faune est présente et peu farouche : marmottes déjà grosses courant l'une après l'autres à quelques mètres du sentier, puis jeunes bouquetins curieux nous observant au détour du sentier.

Nous resterons en leur compagnie quelques minutes, puis continuons l'ascension vers le col dans un paysage de plus en plus minéral.

Panorama sur la Maurienne

Nous évitons le col pour monter directement à la Pointe de l'Observatoire (3015m). Et hop, un 3000 de plus en poche, très aisé celui-ci. La face Est est par contre nettement plus abrupte. Il est 16h30 et nous sommes seuls au sommet à contempler le panorama à 360°

 

Au nord, la vallée de Pralognan, le Mont Blanc, les glaciers de la Vanoise et leurs sommets (Pointe du Dard, Pointe du Génépy, ...)

Au sud la Maurienne et à l'Ouest les dômes de Peclet et Polset (non visibles)

Il est temps de repartir si nous ne voulons pas manquer le repas du soir au refuge. Au passage, nous nous renseignons auprès du gardien du Fond d'Aussois sur les conditions de la course du lendemain. 2 heures plus tard nous sommes de retour à Fournache sous les lumière de fin de journée.

Douche rapide, repas et à 21h30 nous sommes au lit. J'y serai même bien allé plus tôt, mais il était préférable de préparer le sac pour le lendemain dès ce soir. Nous craignons d'être reveillés lors de leur coucher par le groupe de randonneur en train de taper le carton et boire des canons. Finalement nous ne les entendrons pas. Le réveil est programmé à 3 heures afin d'être à 4 heures au refuge de la Parrachée. La nuit va être courte ...

2h30 du matin, je sens ma dernière couverture tomber en bas du lit superposé. Dans mon sac à viande j'ai un peu froid, mais je n'ai pas le courage de me lever. Les litres de minestrone avalés la veille pèsent sur la vessie... Mais toujours pas le courage de se lever. Du coup, je ne me rendormirai pas, et les 30 minutes avant que le réveil ne sonne seront longues !

3 heures, nous nous levons et curieusement il ne fait pas froid. La montée va être longue jusqu'à la Pointe de Labby (3521m), je décide donc de beaucoup manger ... et boire du cacao. Erreur fatale, il va me rester sur le ventre toute la matinée. Nous démarrons à 3h40 et sommes presques à l'heure au RDV. Malheureusement il y a pas mal de monde au refuge, et nous ne partirons que 25 minutes plus tard. Nous grimpons en direction du lac de Génépy, à l'écart de la colonne de lampes frontales qui part vers la Parrachée.

J'ai le bide en vrac, je sens bien que si je marche plus vite, je pose mon cacao ... Je n'ai pourtant pas l'impression de trainer, mais mon cardio confirmera par la suite que je me traine : fréquence cardiaque maximum inférieure à 150 pulsations.

Mais je tiens bon, lentement et (presque) surement. Arrivés sur le glacier de Labby, nous nous encordons. Aucun regel nocturne, nous ne mettons donc pas les crampons. Le soleil se lève sur le col du Moine, très venté.

Lever du soleil venté au col du Moine

Puis la pente se relève un peu, et nous nous enfonçons toujours autant. Mon manque de forme et la neige molle réveillent de mauvais souvenirs pour Fred. Je reprends la tête de cordée, mais je sens comme un blocage. Le col n'est pourtant pas très loin, mais nous décidons de faire demi tour. Il fait trop froid et nous sommes crevés par les derniers mois de boulot, sage décision.

Anneaux de corde ...

... pour look Bibendum

Nous retrouvons le soleil au lac du Genep', cela nous rechauffe quelque peu.

8h30, nous marchons depuis 5 bonne heures, enfin le soleil !

Nous nous retrouverons quelques heures + tard au refuge, pour redescendre ensemble aux voitures ... sous une petite averse.

Conclusion du week-end : le coin est superbe et nous reviendrons randonner, grimper et cramponner. Nous sommes tout de même bien fatigués en ce début d'été, vivement les vacances reposantes sur le voilier.

Et dire que le week end prochain si tout va bien, nous devons bivouaquer au sommet du Mont Aiguille ! En tout cas, on ne m'y reprendra pas : fini le lait en montagne !

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30 juin 2007 6 30 /06 /juin /2007 21:52

Fort des conseils glanés lors de notre formation CAF d'avril et mai (2 soirées théorie et un we pratique sous la pluie), et moi nous sentons prêts pour notre première course d'arêtes.

Quelle est LA traversée dont rêve chaque grenoblois féru de montagne ? Alliant esthétisme, proximité, engagement et histoire ? Le Gerbier répond à tous ces critères : cette longue arête de 2 kmdomine Prélenfrey de plus de 1000m, sur la barrière orientale du Vercors, entre Cornafion et Deux Soeurs. De l'autre coté, elle surplombe la Combe Charbonnière au dessus de Villard de Lans. Elle est enfin le lieu de la fin tragique de Lionel TERRAY, probablement le plus célèbre des alpinistes Grenoblois, en 1965.

Je vous conseille au passage sa biographie "Les conquérants de l'Inutile" où il relate les plus belles pages de l'alpinisme des années 1950.

Au programme du jour donc, 1500m de traversée en plein ciel, jamais difficile techniquement, mais très aériens.

Nous démarrons à 7h15 de la route forestière des Bordeaux, au dessus de Prélenfrey (1275m). Le démarrage se fait en douceur sur une large piste, puis se transforme en chemin au point 1443m. A 1533m, nous rejoignons le sentier balcon qui suit la barriere orientale. Nous le suivons au Sud et dans le brouillard pendant quelques centaines de mètres, puis bifurquons soudainement vers une étroite sente ascendante en direction de la Double Brêche. Une cordée nous précède, et nous ouvre la route. La sente grimpe dans des alpages se redressants petit à petit. Vers 1800m, nous perçons enfin le brouillard pour dominer une immense mer de nuage.

Seuls dépassent les sommets des massifs environnants, et nous une pensée pour ceux se réveillant sous la grisaille. Au bout de 1h30, nous arrivons à la Double Brêche à 1950m. Quelques mots échangés avec la cordée de devant qui démarre et nous nous encordons. Encordement en bout de corde, anneaux de buste, et nous décidons de mettre environ 20m entre nous.

La traversée commence par une courte désescalade pour arriver à la Double Brêche.

 

William attaque en tête, plaçant de nombreux points de protection. Le début du parcours se fait sur la gauche de l'arête, puis revient sur le fil. Nous ne le quitterons désormais plus avant quelques heures. Le vide est extrêment présent, et nous avançons avec énormément de concentration.

Dans les parties plus larges, nous nous relevons et marchons sur nos 2 pattes.

Je prends pas mal sur moi dans cette première partie, et je ne suis pas très à l'aise : pas l'habitude d'être si haut, ni de progresser en corde tendue en second de cordée. Nous ne nous voyons pas toujours, masqués par des blocq ou gendarmes, mais essayons de beaucoup communiquer : il est hors de question de prendre le moindre risque, et nous maintenons toujours au moins un point d'assurance entre nous : anneau de corde autour d'un rocher ou coinceur. La confiance vient petit à petit, et nous progressons désormais plus rapidement, la corde courant entre les rochers :

Nous sommes ainsi protégés, et même si nous chutons tous deux du même coté, la corde se bloquera entre les rochers et nous retiendra.

Nous rejoignons ensuite une partie "rando" et j'en profite pour reprendre la tête de cordée. Le vide est toujours présent, mais ne nous impressionne plus. Je prends énormément de plaisir. Parfois à pied, souvent avec les mains, ou carrêment à cheval sur l'arête. Certains passages deviennent plus techniques et parfois très étroits.

Nous arrivons ainsi au "Rasoir" : à peine 5 cm de large sur quelques mètres de long. La seule solution est d'empoigner le "fil du Rasoir" bien solidement des deux mains, et de trouver des prises de pied en dessous. Grand moment que cette traversée en pas chassés, avec les 1000m de vide sous les pieds. Heureusement les prises sont franches.

Nous continuons notre progression en toute sécurité, à une courte exception : en tête, je désescalade légèrement un passage, puis décide de poser une sangle dans le creux. Je repars en face, remonte, et soudain la sangle "saute" du rocher, et nous nous retrouvons en corde tendue, sans aucun point entre nous. La sangle fait le yoyo 2m au dessus de l'arête. Petite alerte pour nous, mais Will passe le passage sans encombres, mais probablement avec émotion ! 

Cela fait maintenant plusieurs heures que nous chevauchons. Je propose à Will de repasser devant. Plutôt que de choisir la facilité, nous décidons de suivre la crête autant que possible. Nous décidons de faire un relai au niveau d'un ressaut vertical de quelques mètres. J'assure William qui passe en tête et place les protections nécessaires. Puis je franchis le passage corde tendue. S en suit une heure d'escalade et désescalade "en rab" avec quelques pas délicats. Chapeau Will, en tête cela n'avait rien d'évidant.

Il faut à un moment désescalader sur un rocher. Comme d'habitude, un coup de pied permet de tester la solidité du roc. Rien ne bouge, nous pouvons donc poser les 2 pieds dessus ... Et avec tout notre poids, il devient moins stable. Pas de panique, de bonnes prises de mains, et c'est reparti.

La fatigue commence à faire sentir : il est plus de 13 heures et nous n'avons rien mangé depuis 5h30 du matin. Nous devons absolument rester concentrés, mais le sommet n'est toujours pas là. Quelques passages techniques en adhérence, l'adrénaline monte.

5h15 après s'être encordés, nous arrivons enfin au sommet. Encore un 1/4 d'heure sur l'arête et nous arrivons au bout des difficultés du jour. Petit coup de fil dans la vallée pour rassurer : nous pensions être de retour pour 14 heures... Nous avons certes pris du retard, mais avons toujours opté pour la sécurité.

Premier rappel facile, que nous aurions pu éviter en descendant à pied. Puis nous arrivons enfin au vrai rappel de 15m, qui marque la fin de la course.

http://www.dailymotion.com/bious_videos/video/4317743

Nous replions la corde, et descendons rapidement les 230m jusqu'au sentier. 6 heures passés sur l'arête, le soleil a tapé fort et nous avons pris quelques coups de soleil sur le bras gauche...

ll est alors 15h passés, toujours rien dans le ventre, mais il faut remonter 260m jusqu'au pas de l'Oeille (1960m). 15h45, nous n'avons plus qu'à descendre. Nous nous accordons enfin une pause repas. Quel bonheur d'enlever les grosses ! Une petite demi heure plus tard nous redecollons. Plus d'eau, chaleur, et impératif Casto, il est temps d'y aller.

Un couple redescend de la Grande Moucherolle. Bel hasard, il s'agit de Lorene, avec qui j'étais en stage il y a deux ans chez Renault Trucks et de Lionel. Ils ont fait le col des Deux Soeurs et la Grande Moucherolle depuis la route forestière. Nous descendrons ensemble jusqu'aux voitures, en faisant le point des 2 années écoulées. Un grand pierrier nous permet d'avaler 300m en 20 minutes et 30 minutes plus tard arrivont à la voiture de Lorène et Lionel, qui nous éviterons les quelques centaines de mètre sur la route.

En synthèse, cette course m'a fait révé quelques années ... et a tenu ses promesses ! J'ai trouvé un compagnon de cordée avec qui tout se passe pour le mieux, et qui partage la même optique sécurité que moi. Cela promet un bel et long avenir en montagne !

Course facile mais nécessitant absolument le pied sûr, à déconseiller aux personnes sujètes au vertige !

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24 juin 2007 7 24 /06 /juin /2007 21:14

Mea culpa, je n'ai rien posté depuis fin avril. Le mois de Mai a été plutôt calme, avec ce temps maussade. Seul le week end de l'ascencion a permis de prendre un peu l'air : une belle sortie vélo de route en Chartreuse, lendemain de récup sous le col Vert et Dent de Crolles le dimanche, avec en prime une intervention de l'hélico.

Ah si, un week end de formation avec le CAF au refuge de la Lavey, comme dire, humide ... Démarrer le samedi matin à 7h30 sous la pluie, on a vu mieux. Cela a cependant été l'occasion de réviser certaines bases quant aux noeux, encordements, et techniques de progression ... et surtout de nouer contact pour de futures ascensions.

Deux week end de juin à fêter des mariages, une via ferrata (Bastille) entre collègues de boulot, et nous voila le week end du 24 juin avec une furieuse envie de montagne.

Cela tombe bien, grand beau prévu. Nous proposons donc à Aline et Will un bivouac dans les Cerces. Départ samedi après midi de Grenoble, et nous commençons par la tournée des pharmacies : Estacade, Europole, Bourg d'Oisans, nous les connaissons désormais toutes ... Enfin, une surtout     ;o)    !

Nous passons les cols du Lautaret et du Galibier. Le panorama sur les écrins est toujours aussi splendide, mais la température plutôt fraiche et le vent vivifiant.

Redescente coté Maurienne sur Plan Lachat et nous empruntons la piste caillouteuse en direction des Rochilles. Les sacs sont lourds, mais nous avons à peine 300m à faire, l'affaire d'une petite heure.

19h30, nous arrivons au Lac des Cerces que nous contournons par une traversée périlleuse de torrent de montagne.

http://www.dailymotion.com/bious_videos/video/x2k9ae_lac-des-cerces-traversee-de-torrent

Puis vient la préparation du bivouac : au bord du Lac, sous le Grand Galibier et la pointe des Cerces, avec en toile de fond les Aiguilles d'Arves.

Nous profitons des derniers rayons de soleil pour dîner. C'est incroyable comme une soupe leophilisée de hard discounter peut être bonne en montagne. Et que dire alors de la Quiche (avec un grand Q) de Will !

Les lumières du soleil couchant permettent de belles photos.

Les derniers rayons de soleil disparaissent, et le froid se fait vite sentir. Nous faisons une rapide vaisselle à l'eau froide, qui permet de constater que la soupe à la tomate accroche au mug ... Tant pis, cela donnera plus de gout au thé de demain matin.

Nous nous réfugions sous la tente de Will pour une petite coinche, arrosée de genep'. Mais très vite la fatigue se fait sentir. Le temps de parcourir le' s quelques mètres entre les 2 tentes, de prendre quelques clichés en mode nuit, et je rentre claquant des dents dans mon duvet. Nous passerons finalement une bonne nuit, au chaud dans notre duvet. Seule Aline souffrira un peu du froid. "Sont pas bien ces Grenoblois, doivent être un peu maso !"

Les lumières du matin apportent un nouveau visage aux montagnes nous entourant.

Petit dej' au Saint Genis, quatre quart, et thé à l'amour (euh, la Mure) avec arrière gout de tomate. Au programme du jour, étant donné que nous sommes au bord des Cerces, dans le massif des Cerces, autant continuer sur le même thème. Ce sera donc col des Cerces et Pointe des Cerces. Le sentier est aisé jusqu'au Col, puis devient balcon en direction de la pointe.

La pointe est en vue, et le névé indiqué sur la carte bien présent. J'installe une corde pour sécuriser le premier passage en neige un peu raide, et nous débouchons sous un vaste névé plat. Le passage suivant est un peu raide, et nous sommes mal équipés. L'heure tourne également, et il ne faudrait pas qu'Aline loupe son train. Nous faisons donc une petite pause sur le névé, avant de redescendre aux tentes.

Arrivés au col, le temps se gâte et de gros nuages noirs arrivent des Ecrins. Nous nous hâtons pour replier les tentes avant l'orage... pour rien puisque le soleil revient. Nous pique niquons donc tranquillement.

Week end ressourçant en montagne, ça nous manquait !

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28 avril 2007 6 28 /04 /avril /2007 16:29

8h40 fin avril, il fait plutôt frais au départ de la Correrie (850m). Compte tenu des orages de fin d’après midi ces derniers jours, nous préférons en effet partir tôt afin d’être sûrs de rentrer avant le déluge. D’autant plus que le parcours de ce jour pourrait être dangereux sous les éclairs et les trombes d’eau. Nous supportons bien notre coupe vent ! Le chemin s’élève dans les bois. Peu de fléchage, une carte qui ne correspond pas tout à fait à la réalité du terrain … Nous avons bien repéré le passage évident entre les falaises, pas de souci donc ! Nous sortons de l’ombre à 1350m environ 1 heure après notre départ. Nous avons depuis longtemps tombé la veste et les jambes de pantalon !

Nous sortons enfin de la forêt pour traverser un grand pierrier dans une large combe au Sud Ouest du sommet. Au loin, un alpage ensoleillé, m’étonnerai pas qu’il y ait quelques chamois se réchauffant de bon matin. Et effectivement trois jeunes et un adulte broutent tranquillement.

 

 

 

Combe au SO

 

Nous traversons ce que nous pensons être des névés. En fait, il s’agit de grosses accumulations de grêle tombée la veille au soir. Vu l’épaisseur (15 cm au moins), l’orage a du être violent. Une traversée délicate au dessus de barres rocheuses nous permet de rejoindre le Pas de la Suffrière à presque 1800m :

 

   

 

Il reste un peu plus de 200m de dénivelé jusqu’au sommet. Nous décidons de le rejoindre par l’arête Sud.  

 

Arête S, itinéraire évident !

 

Tantôt sur l’arête même, tantôt sur sa droite, nous progressons très attentifs, en testant chacune des prises :    

 

 

http://www.dailymotion.com/video/x1v5bu_grand-som-arete-s

 http://www.dailymotion.com/video/x1v5el_grand-som-arete-s

Cliquer sur les liens pour vous les vidéos

 

Ici le faux pas est interdit : nous dominons des barres rocheuses de plus de 150m, et 1000 m plus bas, le monastère de Grande Chartreuse.

 

 

Au fond, le monastère

 

 

 Sur l'arête

 

 

 

   

 

La vue est assez aérienne, et nous restons concentrés. Nous prenons également le temps de faire quelques photos. Après 50 minutes de chevauchée d’arête nous arrivons au sommet à 2026m. Seuls deux points du massifs nous dominent de quelques mètres : Chamechaude 2082m et la Dent de Crolles 2062m

 

Du sommet, vue au Nord

 

Casse dalle allongés au soleil et nous attaquons la descente vers 12h20. Quelques passages glissants ou délicats nous ramènent au Col de Bovinant et au habert du même nom.

 

Col de Bovinant

 

5.4, 5.2, 5.5, Will nous régale de figures artistiques plus belles les unes que les autres. Nous croisons quelques groupes de randonneurs partis tardivement à notre goût !

La suite de la descente est moins technique, puis sur de larges pistes nous ramenant au monastère via Notre Dame de Casalibus. Le chemin est par endroits entièrement recouvert de débris de feuilles vertes, arrachées suite à la grêle. Nous trouvons également de belles accumulations de billes de glace.  

 

Allée verte Ruisseau de grêle

Au couvent, il ne reste plus qu’un kilomètre jusqu’au parking, mais un kilomètre un peu inhabituel puisqu’il mesure 2000 à 3000 m … Les effets de l’altitude peut être !  

 

Les 1200 mètres de dénivelé nous laisseront les jambes lourdes. La récupération active se fera à l’aide de Mandrin... Avis aux amateurs, y en a plein le frigo !
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22 avril 2007 7 22 /04 /avril /2007 15:16

Le versant Est du Moucherotte, bien visible depuis l’agglomération grenobloise, semble peu praticable pour le randonneur moyen et réservé aux grimpeurs confirmés.

Etonnamment, un sentier serpente dans cette face, en balcons au dessus du bassin. Accessible à tout bon marcheur, il offre de splendides panoramas sur le Y grenoblois.

 

Nous l’avions fait avec le frangin et Rolland en Juin 2004, le temps était maussade et à notre arrivée au sommet, la visibilité était nulle.  

Jolie vue, non ? 

 

Cette fois-ci, grand beau. Départ de la dernière épingle à cheveux avant Saint Nizier, sous le tremplin et les Trois Pucelles (1092m). Le sentier est au début légèrement descendant et en sous-bois, puis remonte ensuite dans le Bois de Poussebou. Il est 10 heures, nous sommes à l’abri de la chaleur.

Au boit d’une demi heure, au point 1254, nous laissons sur notre gauche un sentier descendant     vers le plateau du Peuil, et attaquons une partie plus raide. Quelques lacets plus tard, la sentier longe une barre rocheuse et la première difficulté se profile : un couloir d’une vingtaine de mètre, assez raide et glissant, exposé N. Heureusement, un câble sécurise la progression.  

 

Premier couloir équipé de cables

Nous débouchons à un petit col au dessus de Château Bouvier. Nous sommes désormais au soleil, au pied de l’imposante face de 400 mètres que nous allons gravir. La suite est faire de vires parfois un peu exposées, de courts passages d’escalade facile. A nos pieds Grenoble, en toile de fond Belledonne, l’Oisans et les Ecrins. Cette partie demande un pied sûr, à déconseiller aux personnes sensibles au vertige.

Une heure cinquante et 830 mètres de dénivelé plus tard, nous débouchons au sommet. Belle pause contemplative de 40 minutes. Des planeurs jouent juste au dessus de nous avec les courants ascendants.

Nous redescendrons en à peine plus d’une heure … notre devoir civique nous attend !

 

 

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15 avril 2007 7 15 /04 /avril /2007 23:17

Après une belle (et difficile pour moi) rando cyclo dans les Chambarans samedi matin (90km, 1350m D+), un décrassage pas trop violent est nécessaire ce dimanche.

 

Will et Aline nous proposent les dalles du Charmant Som. Avec la chaleur de ces derniers jours, les dalles orientées Ouest devraient être déneigées et sèches. La boucle est rapide : Une demi heure d’approche depuis la bergerie du Charmant Som, 1 à 2 heures de grimpe, 30 minutes de descente … Autant ne pas se presser et partir en début d’après midi. Je charge le sac à dos, la corde est toujours aussi lourde, mais cela ira compte tenu du peu de marche prévue.

Départ 13h30 de Gières, 14h au col de Porte (1326m) où il n’y a plus de neige. Un grand nombre de voitures sont garées au col, je n’ose imaginer leur nombre 6 km plus haut à la Bergerie. Nous allons vite déchanter : un panneau indique « route barrée ». Nous hésitons à « forcer » les quelques mètres de route enneigé, mais avec la chaleur, la pente et sans les pneus neiges, je n’ose pas. Dommage, car la suite doit être sèche.  

 

Tant pis, nous sommes contraints de rajouter 6 km et 350 m de D+ à la courte approche. Nous réussissons heureusement à couper un peu au milieu des bois, et débarquons une petite heure plus tard à l’oratoire d’Orgeval. Au moins, l’approche nous a permis de nous échauffer … de bien transpirer même ! La prairie entourant la bergerie est entièrement fleurie de crocus et de quelques jonquilles.

La longueur de la route depuis le col de Porte a découragé les touristes et familles, nous sommes au calme. Il fait 15 à 20°, léger vent, pas un nuage. Dernière montée un peu raide et nous traversons en direction du nord pour rejoindre l’attaque de la voie. Les marmottes sont de sortie, à la recherche de la chaleur emmagasinée par les rochers … un peu comme nous !  

 

Un peu d’hésitation pour trouver le départ et nous nous encordons. Je démarre en tête, suivie par ma chérie 50m plus loin, puis à 25m Aline et Will en bout de corde.

 

J’avais été étonné à l’automne par le nombre de spits sur la première longueur. Aujourd’hui, ils ont du être démontés car ils sont moins nombreux. Cette longueur comporte le passage le plus raide, les pieds callés dans des lappiaz verticaux, en adhérence : très agréable ! Premier relais, je fais monter mes compagnons de cordée. Les filles sont contentes d’être encordées ! Puis nous décidons de raccourcir la longueur de corde entre Fred, Aline & Will qui du coup se fabrique de superbes anneaux de buste !

  Fourmies encordées

 La suite est moins raide, nous continuons donc corde tendue. Au bout d’une cinquantaine de mètre, je décide de poser un second relais, et mes compères me rejoignent. Séance photos avec Chamechaude, la Dent de Crolles, Belledonne et les Grandes Rousses en arrière plan.

 

Longueur corde tendue

 

 Tout le monde semble à l’aise, y compris Aline qui est encordée pour la première fois. La suite sera donc 100% corde tendue. Par contre, plus aucun spit, donc les points seront mis sur des lunules. Je n’ai pas prévu assez de cordelettes et sangles, j’éloigne donc les points d’assurance. J’arrive à trouver une micro lunule pour une très courte sangle. Cela fera dire à Will par la suite « Là, je me suis dit que tu commençais  être à poil ! ». Effectivement je tombe rapidement à court de sangles. J’ai tout de même gardé la plus grande au cas où, et le dernier point est désormais loin. Nous n’avons aucune raison de tomber, mais j’aimerai bien trouver une nouvelle lunule.

 

Dur ce pas, Will ? Au moins du 3+ !

 

Malheureusement plus rien pendant plusieurs dizaines de mètres. Nous n’avons bientôt plus aucun point entre Fred et moi. Tant pis, je fais gaffe et je sais que la sortie n’est pas loin. Effectivement, 60 à 70m après la dernière courte sangle, je sors et bricole le dernier relais. Nous avons finalement mis à peine plus d’une heure pour faire la voie.

 

Sortie de la voie

 

 Après être désencordés, nous repartons à pied vers le sommet. Toujours une belle vue plongeante sur le monastère de Grande Chartreuse. Le Charmant Som offre un promontoire idéal pour contempler le panorama de ce massif : Sure, Petit et Grand Som, Lances de Malissard, Dome de Bellefond, Dent de Crolles, Chamechaude, Pinéa. Le temps est brumeux, mais nous apercevons tout de même le Mont Blanc et le Vercors jusqu’au Mont Aiguille. Photos de groupe au sommet, mais le vent est frais et il commence à être tard. Partis pour peu de temps et en début d’après midi, nous n’avons qu’un pull et une veste pour 4.

Au sommet

 

Nous décidons donc de redescendre rapidement. Les filles suivent la crête S et nous descendons avec William versant O dans les névés. Premier névé en courant, second en luge … sur les fesses et en short ! La pente était trop raide pour sortir la couverture de survie !

 

Luge sans luge ...

 

 En attendant les filles, je teste le mode super macro de mon appareil, et suis plutôt satisfait du résultat.  

 

 

 

 

Petite pause goûter à coté de la bergerie, le Saint Genis est très apprécié, surtout que nous n’avons rien mangé depuis 9 heures ce matin. Face à nous, une dizaine de chamois broutent tranquillement dans l’axe de Chamechaude. Derrière eux, le Grand Pic de Belledonne et la Grande Lance de Domène. Ah, si seulement j’avais un reflex avec un bon gros téléobjectif ! Egalement sous le sommet du Charmant Som, une troupe de 20 autres chamois profitent de la douceur du soleil rasant.

Les chamois profitent des derniers rayons de soleil

 

Nous descendrons par la route, de retour à 19h30 au col de Porte où il fait encore 13°. Quelque temps plus tard, apéro, aligot et génépy nous permettront de retrouver nos forces et de bien rigoler !

 

 

Belles têtes de vainqueurs, le couple de l'année

 

Et puis bonne nouvelle, nous avons trouvé une personne de plus pour le Mont Aiguille en juillet !

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2 avril 2007 1 02 /04 /avril /2007 23:15

Samedi soir je suis très enthousiaste lorsque Yannick m'annonce la rando du lendemain : le Grand Colon. Ce sommet m'attire depuis longtemps car c'est le seul que japerçois depuis la fenêtre de ma chambre à Bresson. Et qui n'a jamais rêvé de tracer une belle godille sur cette large face SO bien tentante depuis Grenoble.  

 

La journée s'annonce chaude, RDV à 7h15. Dur de se lever, mais la journée en vaudra le coup. La route est dégagée jusqu'à Pré Raymond (1370m) où une trentaine de véhicules est garée. Pas un brin de neige en vue, il va falloir porter au moins 300m. Le parking est boueux, je décide de ne pas chausser et de monter en baskets. Je charge les skis et les chaussures sur le sac. Le poids reste important, même si j'ai emprunté les Altitrail 160cm de ma chérie. Mais c'est tellement plus agréable de monter en petites chaussures qu en grolles de ski !

 

 

Les premières neiges vont leur apparition vers 1700m à la sortie de la forêt. Le regel nocturne n a pas été très fort pour la transformer en glace, mais cependant suffisant pour ne pas s?enfoncer. Petite pause pour admirer la face N du Grand Colon : l avalanche n est pas partie, et la sortie semble bien raide. Ce ne sera de toute façon pas l?itinéraire du jour. Nous continuons à pied jusqu au Lac du Crozet à presque 2000m. Je me fais au passager enrhumer par une fusée à ski : je monte à 500m/h, il doit être pas loin du double !

Les premiers rayons du soleil éclairent les versants NE du Grand Colon. Le lac est par contre incroyablement pas, et sa surface semble réduite de moitié par rapport à cet automne. Impossible de faire la photo devenue classique du lac se déversant dans la vallée du Grésivaudan.

Lac du Crozet

 

Nous longeons sa rive droite, sur un petit chemin étroit. Je me reconcentre, pour éviter un faux pas : la pente est raide jusqu au lac, assez gelée, et la mince épaisseur de glace ne résisterait pas à une chute. Puis, nous trouvons le soleil au fond du vallon du Mercier, juste en dessous de la dernière pente avant le col du Pra. Cela chauffe fort, et nous nous enfonçons ; nous décidons donc de chausser. Nous avons fait 700m à pied, en 1h40 environ.

 

Direction plein est maintenant, le soleil tape fort dans le dos. La neige se transforme déjà, nous aurons droit à de la bonne soupe à la descente. Nous remontons une combe entre le Galeteau et Roche Fendue. La trace est faite, un peu trop raide à mon goût.

Petit col entre le Galeteau et le Grand Colon, la trace s arrête. Belle vue sur Chamrousse et le Taillefer.  

 
Vue du petit col

Après un coup de barre dans cette combe, la forme est revenue. Je prends donc à mon compte la trace. Petite traversée à plat, puis un passage plus raide et bien chauffé. Nous ne traînons pas trop dans cette courte section. La pente s adoucit après, et nous débouchons sur la crête. La face N plonge à nos pieds. Le « véritable » sommet du Colon est à 200m environ, mais la traversée est trop engagée à notre goût : entre la crête cornichée ou une raide face S prête à partir, mon coeur balance ! Nous n irons pas plus loin, tant pis je ne verrai pas la maison ni ne skierait pour cette fois la face tant rêvée.

 

Arête peu engageante

Un groupe de randonneurs ayant dormi à la Pra nous rejoint au sommet et nous remercie pour la trace « sécurisée ». Quitte à faire la trace, autant éviter les coins craignos !!

Le panorama depuis le sommet est à couper le souffle : Grande Lance de Domène, Grand Pic de Belledonne, Pic du Doménon, Lauzière, encore de nombreuses courses à faire. Nous décidons de redescendre rapidement car la neige fond à vue d'oeil.

Depuis le sommet

La descente sera au-delà de mes espérances ! Neige lourde au début, avec les skis courts, quelle galère en perspective. Mais étonnamment les skis réagissent bien et sont assez joueurs. Plus bas, la neige est meilleure et presque poudreuse par endroit. Ski bondissant fort agréable : Légers à la montée, joueurs à la descente, je ne regrette pas mes vieux B1 178cm ! Ni besoin de veste ni de gants, on se croirait en plein été.

Nous rejoignons le vallon et traversons jusqu au Crozet. Il est 11h30, il est grand temps de manger. Nous prévoyons de remonter un second vallon après le repas, je décide donc de ne pas trop m empiffrer. Bien m en prendra ! Cela ne m empêche tout de même pas de savourer une petite mousse et une lampée de gnôle.

 

 
Nous repeautons direction le Col du Loup, sous la face O de la Grande Lance. Les 100 premiers mètres sont raides, et en plein cagnard. Je regrette le coup de gnôle ! Nous débouchons ensuite sur un long vallon remontant plus tranquillement.

 

 

Dominée par les Dents du Loup, cette combe est très belle.

 

Dents du Loup

 

 

Sous le soleil, quelques purges naturelles descendent de la Lance. Les derniers mètres jusqu au col sont difficiles, le palpitant bat fort, et je transpire à grosses gouttes.

Col en vue

 Nous débouchons enfin au col, et découvrons la vue sur le col des Lances. C est décidé, un jour je ferai le tour anti horaire de la Grande Lance de Domène (Lac du Crozet, Lacs du Doménon, Col de Freydane, Lac Blanc, Col des Lances, Col du Loup).

Col des Lances à droite

Mais d ici là, il va falloir s entrainer pour être capable de faire 2000m de D+ dans la journée.

 

Photo de groupe au sommet et redescente sur le Crozet. J arrive un peu vite dans un creux du vallon et je suis brutalement freiné : ce point bas a attiré toute l eau de fonte, et je teste un peu à mes dépends un nouveau genre de ski nautique.

 

Nous réussissons à traverser sous le Crozet sans trop pousser sur les bâtons pour rejoindre le bas de la face N du Grand Colon. Nous skierons finalement jusq au début de la forêt. Et j apprécierai à nouveau mes baskets pour la descente.  

 

Pour conclure, deux remarques :

-          Cette partie de Belledonne est vraiment superbe et de nombreux sommets m attirent, notamment la face N du Grand Colon et l épaule SO, ou encore la Grande Lance de Domène versant S.

-          Je n aurais pas du essayer les skis de ma chérie : j y prends goût, il va falloir que je change ma paire ! Frangin, faut vite que tu te mettes à la rando, je te passerai mes B1 et aurai ainsi une belle excuse pour changer de planches !

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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 23:30

Quoi de tel pour fêter l’heure d’été qu’une randonnée en ski ? RDV 8h15 nouvelle heure, soit 7h15. Pas de problème, c’est l’horaire classique en semaine.

 

La dernière vraie rando à ski date de fin janvier, déjà deux mois. La neige n’est pas été très présente jusqu’à présent, mais il est tombé 60 cm en début de semaine. Apparemment les conditions nivologiques sont bonnes, et les risques d’avalanches modérés.

Nous partons donc pour l’envers de Belledonne, pour un objectif encore indéterminé : Roche Noire, Brêche Fendue, Ferrouillet, … Les possibilités sont nombreuses au départ du Rivier d’Allemont. Les prétendants à la neige fraîche sont également venus en nombre.

Nous démarrons donc les skis sur le dos dans le village, et chaussons quelques centaines de mètre plus loin. Vu la dégradation annoncée en fin de journée, nous renonçons aux 1400 m de dénivelé de Roche Noire et décidons d’attaquer directement la montée dans la forêt. Le chemin n’est pas inconnu, puisque déjà emprunté en décembre 2005 pour la pointe du Sciallet (http://www.skitour.fr/sorties/pointe-du-sciallet,1862.html). C’est étroit, caillouteux et glissant. Nous faisons déjà une croix sur la descente intégrale à ski ; pas grave, je commence à m’y habituer …

Les 400 m dans la forêt seront avalés en moins de 45 minutes, un rythme un peu trop élevé pour moi ! Un dernier virage, j’en profite pour repérer qu’à partir de ce point mieux vaudra couper dans les bois à la descente, et nous sortons dans les alpages vers 1650 m.

Alors que Jean & Yann font une pause pour enlever une épaisseur, je continue tout doux histoire de prendre un peu d’avance et d’avancer à un rythme moins élevé. Les sommets des Grandes Rousses se dévoilent peu à peu : Pic Blanc, Pic Bayle, Pic de l’Etendart. La vue en direction des Sept Laux se dégage également, et le lac de Grand Maison apparaît.

 

Panorama sur les 7 Laux

 

Un raidillon, et nous arrivons à un petit col où un premier choix est nécessaire. Nous partirons sur la gauche en direction de Brêche Fendue et du Ferrouillet, car le chemin de droite nous est connu.

Puis, au sommet d’un ressaut, Brêche Fendue apparaît. Une belle combe permet d’y remonter. Sur la droite, caché par un sommet, le Ferrouillet : 

Brêche en vue

 

Mais mes yeux sont attirés par une autre ligne, à gauche de Brêche Fendue : un couloir d’environ 100 m de dénivelé, orienté nord. La neige doit y être bonne car à l’abri du soleil.

 

Je tenté depuis quelques temps par les pentes un peu plus raides et encaissées ; je scrute donc avec plus d’attention, pour y découvrir une belle trace de montée. Tiens, tiens, si nous allions voir cela de plus près. Deux skieurs y sont engagés, mais de si loin difficile du juger de la pente, de la qualité de neige et de l’exposition.  

 

Nous abandonnons l’idée du Ferrouillet, même si la vue du sommet sur le lac de Crop et le Grésivaudan doit être belle. Ce sera ce couloir ou la Brêche. Mais l’attrait du couloir est de plus en plus fort.

 

Allons donc voir ce couloir :

 

 

Tentant, non ?

 

Que décider ? La trace de montée est belle, la neige semble bonne, le manteau stable, et un groupe de 8 personnes approche du sommet. Pas de rochers dans l’axe de la pente, pas de barres, bref peu de dangers apparents. Seule une corniche en haut du couloir retient notre attention, mais apparemment nous pouvons l’éviter.

C’est donc parti pour les premières conversions. Le groupe de tout à l’heure étant redescendu, la belle trace de montée a quelque peu été malmenée. Jean attaque donc pour une quinzaine de conversions. La pente se raidit, les traversées sont de plus en plus courtes. Je prends le relais, difficile de se doubler dans une telle pente. Les conversions sont moins faciles, et les spatules ont tendance à se planter dans la neige.  

 

 

 

Milieu du couloir

 

10, 15, 20, 25, 30, 35 … finalement nous en ferons finalement 36, pour environ 100 m de dénivelé. Bon ratio !

 

 

Jean arrive en haut du couloir

 

La sortie du couloir est splendide : face à nous le Grand Pic de Belledonne, et à nos pieds une fine arête enneigée. Nous n’irons pas plus loin : la montée au sommet au dessus est exposée, les pentes Sud totalement inconnues ne nous paraissent pas saines.

A gauche, le couloir plonge                        Belle vue sur la face O du Grand Pic

 

Nous enlevons donc les peaux, profitons du panorama, et c’est parti. Premiers virages hésitants, un peu sur la défensive, et forcément petite chute sans conséquences. Je cherche les bords du couloir pour trouver une neige encore vierge plus facile pour tourner. En revanche, la pente est plus raide, et les virages moins naturels.  

 

Fin du couloir et nous en profitons pour élargir les courbes, de nouveau au soleil. La neige est un peu moins légère, mais reste poudreuse. Nous décidons donc de continuer la descente pour profiter de ces bonnes conditions.

 
Jolies courbes dans vallons isolés

 

 S’en suivront une série de vallons où nous faisons la trace de descente. 600 m de dénivelé négatif plus tard, la neige devient lourde. Nous savons que la suite en forêt sera moins bonne. Il est maintenant 13h30, le casse croûte est mérité. Une bonne pause d’une heure au soleil, et nous voila repartis pour la fin de la descente. Encore 150 m dans les alpages et nous rejoignons un groupe à l’entrée de la forêt.

Comme prévu, le chemin n’est par large et parfois peu enneigé. Je double tant bien que mal d’autres randonneurs peu à leur aise. Puis, quand le chemin devient mauvais, je décide de couper à travers les bois. Les premiers mètres sont corrects, mais rapidement je skie autant sur des branches et feuilles que sur de la neige : les 10 à 15 cm de fraîche posée cette semaine constituent la sous-couche !

 

Ski "sanglier" 

Les skis sont vieux, peu de cailloux affleurent, je continue donc tant bien que mal au milieu des sapins en mode « sanglier ». Au bout de 20 minutes, cela devient vraiment compliqué ; je déchausse donc pour finir à pied les 150 mètres restants. Problème, je ne suis plus sur le chemin. Tant pis, ce sera droit dans la pente, avec parfois les skis qui s’accrochent aux arbres.

 

J’arrive finalement bon dernier à la voiture, mais avec la satisfaction d’avoir fait le maximum possible à skis. Au final, 1200m de dénivelé et un premier couloir en bonne condition qui donne encore plus envie d’aller doucement vers le ski alpinisme…

 

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4 mars 2007 7 04 /03 /mars /2007 23:07

Nous avons décidé aujourd'hui de monter au col de l'Alpette. Nous sommes nombreux (7) et forcément, le départ est plus tardif. 10h30 à Gieres, pause le long de l'autoroute pour changer une roue, pause à Lumbin, pause au Touvet ... et finalement nous nous démarrons vers 12h30 légèrement au dessus de Sainte Marie du Mont. Que c'est agréable d'être à l'air frais en montagne, loin des odeurs d'oeuf de la vallée...

L'été une piste carrossable permet de commencer la rando au Pré Orcel à 1400m d'altitude, mais l'hiver, le départ est 400m plus bas. Mais chhuuuuuuttt ne l'ébruitons pas, certains pourraient être démotivés. Nous quittons rapidement la large piste pour un sentier plus raide en forêt ... et nettement plus raide. Il fait chaud, je quitte donc le bas du pantalon pour une tenue estivale (short / T-shirt). Un replat nous offre l'occasion d'une courte pause avec grignotage imposé (humm de l'ananas séché !). Nous commençons à trouver quelques traces de neige vers 1500m, nous avons bien fait de laisser les raquettes dans le coffre. 1h30 après le départ, nous sommes à Pré Orcel, 550m ont été avalés.

Bizaremment, les panneaux n'indiquent pas le temps restant pour aller au col ....

Les estomacs de certains se réveillent, mais pas question de manger avant le col ! Nous continuons donc dans une neige tassée et atteignons rapidement la cabane de l'Allier. Nous sommes forcés à finir les ananas et à bien entamer le chocolat (trop dur !). J'en profite pour subtiliser le sac de Martine, afin de l'alléger un peu ... et ce n'est pas peu dire, il est bien plus lourd que le mien, ça pese la salade de pâtes... à moins que ce ne soit la production annuelle d'oranges de Californie.

Nous repartons pour ce qui doit être une grosse demi heure de marche... Nous arrivons enfin sous les barres rocheuses, où l'eau a creusé de belles cavités naturelles. Tiens, les souvenirs reviennent : nous étions venus en famille ici il y a presque 15 ans, et une photo de Cécile, Valentin et moi en atteste ! Dommage, le temps se voile et le soleil a disparu

Jusqu'ici tout va bien, nous ne nous enfonçons pas trop. Dernier raidillon, et le col se profile au loin ... En 1/4 d'heure nous devrions y être ... Sauf que la neige est ici plus présente, et un pas sur deux, la couche durcie par le vent et le froid nocturne cède sous nos pas. Nous nous retrouvons allors avec de la neige au dessus du genou. Le poids des 2 sacs n'arrange pas les choses.

Je décide de délaisser mes compagnons, pour monter le long des rochers, plus raide mais j'espère moins enneigé. Grosse erreur, et j'enfoncerai parfois jusqu'à l'entre-jambes. Pas toujours facile de sortir !  Je suis toujours en short, j'ai oublié les guêtres et forcément la neige rentre un peu ! Nous regrettons ici un peu les raquettes.

J'arrive enfin en haut où Julie, déjà là depuis quelques minutes, récupère sur un rocher au soleil. En attendant que Martine, Franck et Delphine finissent l'ascension, je décide de rejoindre Olivier et Fred au col, pour aller voir la vue. J'oublie que j'ai le sac à dos avec le pique nique. Mes compagnons me le rappelent rapidement.

Olivier se dévoue pour redescendre au groupe avec le sac. Je le soupsonne également d'avoir faim ... Comprends pas, il est à peine 15h45.

Tant pis, nous profitons à deux de la vue depuis la croix. Un petit vent frais me rappelle que je suis en T Shirt et que ma veste est dans le sac, 10 minutes plus bas. Mais le soleil est revenu, nous prenons donc le temps de faire des photos. Il y a notamment plusieures bornes en pierre centenaires : elles marquent la frontière entre le royaume de France et de les Savoies.

La vue est maintenant dégagée sur les hauts plateaux de Chartreuse, mais également sur Belledonne, les Grandes Rousses, la Lauzière, les Bauges et le Mont Blanc. Mais il est temps de manger, sans trop tarder car il est plus de 16h et nous avons encore 2 bonnes heures de descente.

Nous rejoignons le reste de la troupe : certains sont rassasiés, d'autres se servent leur troisième plat de pates, puis jambon, saucisson, brioche, chocolat ... et génépy. Autant de moins à porter à la descente !

Dré dans l'pentu pour moi à la descente c'est plus drôle. La descente commence à être difficile à partir de la cabane, petit débat animé pour savoir s'il faut mieux couper au travers des bois par le chemin de montée boueux, ou redescendre par la piste. Mais il se fait tard, mieux vaut couper au plus directe. Cela nous vaudra quelques gamelles, mais rien de méchant.

Une belle journée en montagne, de retour à la voiture à 18h30. Nous finirons la journée au chaud, autour de clairette et bonnes biscottes.

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