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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 23:30

Quoi de tel pour fêter l’heure d’été qu’une randonnée en ski ? RDV 8h15 nouvelle heure, soit 7h15. Pas de problème, c’est l’horaire classique en semaine.

 

La dernière vraie rando à ski date de fin janvier, déjà deux mois. La neige n’est pas été très présente jusqu’à présent, mais il est tombé 60 cm en début de semaine. Apparemment les conditions nivologiques sont bonnes, et les risques d’avalanches modérés.

Nous partons donc pour l’envers de Belledonne, pour un objectif encore indéterminé : Roche Noire, Brêche Fendue, Ferrouillet, … Les possibilités sont nombreuses au départ du Rivier d’Allemont. Les prétendants à la neige fraîche sont également venus en nombre.

Nous démarrons donc les skis sur le dos dans le village, et chaussons quelques centaines de mètre plus loin. Vu la dégradation annoncée en fin de journée, nous renonçons aux 1400 m de dénivelé de Roche Noire et décidons d’attaquer directement la montée dans la forêt. Le chemin n’est pas inconnu, puisque déjà emprunté en décembre 2005 pour la pointe du Sciallet (http://www.skitour.fr/sorties/pointe-du-sciallet,1862.html). C’est étroit, caillouteux et glissant. Nous faisons déjà une croix sur la descente intégrale à ski ; pas grave, je commence à m’y habituer …

Les 400 m dans la forêt seront avalés en moins de 45 minutes, un rythme un peu trop élevé pour moi ! Un dernier virage, j’en profite pour repérer qu’à partir de ce point mieux vaudra couper dans les bois à la descente, et nous sortons dans les alpages vers 1650 m.

Alors que Jean & Yann font une pause pour enlever une épaisseur, je continue tout doux histoire de prendre un peu d’avance et d’avancer à un rythme moins élevé. Les sommets des Grandes Rousses se dévoilent peu à peu : Pic Blanc, Pic Bayle, Pic de l’Etendart. La vue en direction des Sept Laux se dégage également, et le lac de Grand Maison apparaît.

 

Panorama sur les 7 Laux

 

Un raidillon, et nous arrivons à un petit col où un premier choix est nécessaire. Nous partirons sur la gauche en direction de Brêche Fendue et du Ferrouillet, car le chemin de droite nous est connu.

Puis, au sommet d’un ressaut, Brêche Fendue apparaît. Une belle combe permet d’y remonter. Sur la droite, caché par un sommet, le Ferrouillet : 

Brêche en vue

 

Mais mes yeux sont attirés par une autre ligne, à gauche de Brêche Fendue : un couloir d’environ 100 m de dénivelé, orienté nord. La neige doit y être bonne car à l’abri du soleil.

 

Je tenté depuis quelques temps par les pentes un peu plus raides et encaissées ; je scrute donc avec plus d’attention, pour y découvrir une belle trace de montée. Tiens, tiens, si nous allions voir cela de plus près. Deux skieurs y sont engagés, mais de si loin difficile du juger de la pente, de la qualité de neige et de l’exposition.  

 

Nous abandonnons l’idée du Ferrouillet, même si la vue du sommet sur le lac de Crop et le Grésivaudan doit être belle. Ce sera ce couloir ou la Brêche. Mais l’attrait du couloir est de plus en plus fort.

 

Allons donc voir ce couloir :

 

 

Tentant, non ?

 

Que décider ? La trace de montée est belle, la neige semble bonne, le manteau stable, et un groupe de 8 personnes approche du sommet. Pas de rochers dans l’axe de la pente, pas de barres, bref peu de dangers apparents. Seule une corniche en haut du couloir retient notre attention, mais apparemment nous pouvons l’éviter.

C’est donc parti pour les premières conversions. Le groupe de tout à l’heure étant redescendu, la belle trace de montée a quelque peu été malmenée. Jean attaque donc pour une quinzaine de conversions. La pente se raidit, les traversées sont de plus en plus courtes. Je prends le relais, difficile de se doubler dans une telle pente. Les conversions sont moins faciles, et les spatules ont tendance à se planter dans la neige.  

 

 

 

Milieu du couloir

 

10, 15, 20, 25, 30, 35 … finalement nous en ferons finalement 36, pour environ 100 m de dénivelé. Bon ratio !

 

 

Jean arrive en haut du couloir

 

La sortie du couloir est splendide : face à nous le Grand Pic de Belledonne, et à nos pieds une fine arête enneigée. Nous n’irons pas plus loin : la montée au sommet au dessus est exposée, les pentes Sud totalement inconnues ne nous paraissent pas saines.

A gauche, le couloir plonge                        Belle vue sur la face O du Grand Pic

 

Nous enlevons donc les peaux, profitons du panorama, et c’est parti. Premiers virages hésitants, un peu sur la défensive, et forcément petite chute sans conséquences. Je cherche les bords du couloir pour trouver une neige encore vierge plus facile pour tourner. En revanche, la pente est plus raide, et les virages moins naturels.  

 

Fin du couloir et nous en profitons pour élargir les courbes, de nouveau au soleil. La neige est un peu moins légère, mais reste poudreuse. Nous décidons donc de continuer la descente pour profiter de ces bonnes conditions.

 
Jolies courbes dans vallons isolés

 

 S’en suivront une série de vallons où nous faisons la trace de descente. 600 m de dénivelé négatif plus tard, la neige devient lourde. Nous savons que la suite en forêt sera moins bonne. Il est maintenant 13h30, le casse croûte est mérité. Une bonne pause d’une heure au soleil, et nous voila repartis pour la fin de la descente. Encore 150 m dans les alpages et nous rejoignons un groupe à l’entrée de la forêt.

Comme prévu, le chemin n’est par large et parfois peu enneigé. Je double tant bien que mal d’autres randonneurs peu à leur aise. Puis, quand le chemin devient mauvais, je décide de couper à travers les bois. Les premiers mètres sont corrects, mais rapidement je skie autant sur des branches et feuilles que sur de la neige : les 10 à 15 cm de fraîche posée cette semaine constituent la sous-couche !

 

Ski "sanglier" 

Les skis sont vieux, peu de cailloux affleurent, je continue donc tant bien que mal au milieu des sapins en mode « sanglier ». Au bout de 20 minutes, cela devient vraiment compliqué ; je déchausse donc pour finir à pied les 150 mètres restants. Problème, je ne suis plus sur le chemin. Tant pis, ce sera droit dans la pente, avec parfois les skis qui s’accrochent aux arbres.

 

J’arrive finalement bon dernier à la voiture, mais avec la satisfaction d’avoir fait le maximum possible à skis. Au final, 1200m de dénivelé et un premier couloir en bonne condition qui donne encore plus envie d’aller doucement vers le ski alpinisme…

 

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